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Les parents des petits écoliers d'"Etre et avoir" déboutés de leur plainte LEMONDE.FR avec AFP | 22.11.06 | 20h19
Si les familles des enfants du documentaire Etre et avoir ne font pas appel de la décision que vient de rendre le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, le réalisateur Nicolas Philibert pourra enfin tourner la page d'un long feuilleton judiciaire. En effet, le TGI a débouté les parents des petits écoliers, mercredi 22 novembre, de l'essentiel de leurs demandes de dommages-intérêts. Etre et avoir, qui raconte l'histoire de la classe unique de l'instituteur Georges Lopez dans le petit village de Saint-Etienne-sur-Usson (Puy-de-Dôme), avait attiré environ deux millions de spectateurs en France et remporté un vif succès au Festival de Cannes 2002. Comme M. Lopez, qui a été débouté de ses demandes de dommages-intérêts par la cour d'appel de Paris le 29 mars 2006, une petite dizaine de parents avaient assigné M. Philibert ainsi que les producteurs et les diffuseurs du film, pour obtenir un dédommagement lié, selon eux, au non-respect de leurs droits ou de ceux de leurs enfants dans le cadre de la réalisation ou de l'exploitation du film. PEU DE CHANCES QUE LES FAMILLES FASSENT APPEL Dans son jugement, la 17e chambre du TGI de Paris a considéré que les familles avaient bien donné leur accord pour une exploitation de l'image de leurs enfants. "Le succès remporté par le film ne saurait avoir pour conséquence de remettre en cause l'autorisation ainsi donnée", souligne le tribunal. Ce dernier a cependant accordé des dommages-intérêts aux familles, d'un montant total de 10 500 euros, pour des images tournées lors du passage des familles au Festival de Cannes 2002 et intégrées au bonus du DVD du film, les responsables du film ne leur ayant pas demandé expressément d'autorisation de diffusion. L'avocat de Nicolas Philibert, Me Roland Rappaport, s'est dit satisfait de ce jugement. "Le tribunal a bien compris qu'il s'agissait d'un documentaire et que ce n'était pas parce qu'il avait eu du succès que les gens filmés devaient être payés", a-t-il affirmé, se réjouissant de voir levée la menace planant sur l'avenir du genre documentaire, liée à cette procédure. De son côté, Me Borie, l'avocat des familles, a indiqué que cette décision ne le surprenait pas, compte tenu de l'arrêt rendu dans le cadre de la procédure intentée par l'instituteur. En raison de cette même décision de la cour d'appel de Paris, il se montre d'ailleurs réservé sur l'opportunité de faire appel du jugement du tribunal.( photo : L'instituteur Georges Lopez dans le film de Nicolas Philibert, "Etre et avoir" ) Nous en pensons : "Pour un esprit de justice plus équitable ..." Nous voulons tout d'abord affirmer ici notre enchantement à la découverte de ce film, qui nous a ravis, surtout à l'époque où il est sorti, car c'était un sujet dont on ne parlait nulle part, comme si une chape épaisse de silence (comme une sorte d'omerta à la française), recouvrait la société française sur ce sujet de "l'Etre et de l'avoir", présenté de façon toute simple, pertinente et vraie. Je souhaite donc remercier ici, tout particulièrement, le réalisateur de ce film (et initiateur de ce projet créateur), Nicolas Philibert, ses équipes de tournage, et aussi bien évidemment, les participants du film. Pourquoi salir, envenimer une histoire aussi belle ? Nous en sommes tous co-responsables, surtout ceux qui ont vus ce film et l'ont apprécié, ce qui est le cas sur coeurdeville.org .
Pourquoi la Justice n'a pas su jouer son rôle en tant que 'médiateur' dans cette affaire ? (peut-être une question aussi grave et fondamentale que l'affaire d'Outreau. La Justice est-elle seulement habilitée à trancher (de façon autoritaire), ou a-t-elle le devoir (et la mission) de tout faire pour agir en tant que médiateur (et voire même de réconciliateur) entre deux partis en conflit ? ). Sinon, pourquoi s'appeller Justice ? Et si une telle Justice n'existait pas, ne serions-nous pas, en tant que citoyens, en devoir de la réclamer ?
Pourquoi ne pas avoir recherché une solution amiable qui aurait permis de trouver un accord équitable entre le réalisateur et les participants du film. Le fait que les acteurs-participants du film aient donné l'autorisation de les filmer, n'inclut-il pas, naturellement, que si ce produit réalise des bénéfices, il serait naturel qu'il y ait un partage équitable entre tous les acteurs de cette création audiovisuelle. L'accord d'un versement de royalties, même symbolique, même à postériori, sur les bénéfices à venir de ce document (où une somme compensatoire, avec accord des partis) aux participants et acteurs de ce film aurait été une démarche appréciable de la part du réalisateur.
Par ailleurs, j'appelle Georges Lopez et les parents des enfants de retirer leurs demandes de "dommages-intérêts" ( qui peuvent passer pour abusives pour la petite équipe de réalisation de ce film), mais d'appeler à une conciliation à l'amiable avec le réalisateur, qui je suppose pourrait être pénalisé, dans l'exercice de son métier, par des revendications pécuniaires trop fortes.
Selon l'avocat de Nicolas Philibert, Me Roland Rappaport, "ce n'était pas parce qu'il avait eu du succès que les gens filmés devaient être payés" ... Je pense qu'en disant cela, cet avocat défend une vision juridico-juridique froide des choses, qui de plus, n'est pas de bon conseil pour la continuité du succès, y compris commercial de ce film et/ou documentaire. Comment peut-il être autant en décalage, par rapport aux avis de ceux qui ont apprécié et contribué à la réussite totale de ce film : les spectateurs. Salir l'image de ce film, par une position trop sévère (et injuste) du réalisateur envers les participants bénévoles de ce film, ne pourra pas augurer non plus un succès commercial, et donc une réussite totale de ce projet, ce que nous souhaitons.
J'appelle Nicolas Philibert à la raison : vous avez un budget pub et promotion de vos films, n'est-ce pas ? La meilleure pub que vous pouvez faire à ce film (je ne connais pas vos autres réalisations), c'est d'allouer une indémnisation même symbolique et acceptée par les deux partis. Ainsi tous les participants à la création de ce Etre et avoir seraient satisfaits : y compris les spectateurs (vos clients), et y compris tous le sens (et l'espérance) qui avait été donnée à ce film. Et ce, même si le tribunal ne vous y obligeait pas.
Si une procédure d'Appel est déposée à la cour d'Appel de Paris, c'est dans cet esprit d'équité (et de réconciliation entre les partis) que nous appelons à donner des chances d'aboutir à un accord entre les deux partis et à donner une issue favorable et appréciable pour tous dans cette affaire. De plus, cela donnerait exemplarité (et crédibilité) de la justice rendue en France, ( et dans notre monde, qui aurait bien besoin ).
Merci.
Je pense même qu'il serait utile, au delà du seul jugement de justice, de collecter des fonds, de façon libre et populaire, pour créer une sorte de pôle de médiation, pour financer la recherche et l'aboutissement d'un solution heureuse pour tous dans cet affaire. Une sorte de bureau d'avocat équitable ? Mais les avocats actuels eux-mêmes sont-ils formés à la nécessité de l'équité en Démocratie ?
Une affaire judiciaire devenue une affaire publique, parce qu'elle a abordé un sujet universel. Celui du film "Etre et avoir".
GuIP, éditorialiste de coeurdeville.org Contact : Envoyer un e-mail |