Le premier train privé ... : Tribune libre à la lutte des classes !
Article du Journal "Informations ouvrières" N° 696 du journal hebdomadaire du Parti des Travailleurs, que mon "pote" Jean m'a passé, ce dimanche matin, place de l'Agora.
Le 13 juin 2005, sous une forte protection policière, le premier train privé, de la Connex, a roulé sur le réseau ferré français, en application de la directive européenne "libéralisant" le trafic du fret.
Interview :
"Le 29 mai, on a voté non à la Constitution européenne, mais le gouvernement n'a pas l'air de comprendre qu'on est contre la privatisation de la SNCF. C'est pour cela qu'on est ici, pour bloquer le premier train de marchandises", nous dit un cheminot ... ',
... qui signe la lettre ouverte à Gallois.
Un autre ajoute :" C'est en descendant tous dans la rue qu'on les fera reculer. C'est par le combat que les conquêtes sociales comme la SNCF et la Sécurité sociale ont été arrachés, c'est comme cela qu'on les récupérera".
"C'est notre statut qu'ils veulent casser", indique un cheminot. En effet, la Connex a embauché des conducteurs sur des contrats à durée indéterminée. Un cheminot explique : "Je conduis un train de marchandises depuis six mois. J'ai eu un an de formation. Pour le train privé, les conducteurs ont été formés en neuf semaines. Ce n'est pas possible, il n'y a plus de sécurité !"
Un autre :" Ils ont été embauchés en contrats à durée déterminée, avec un tiers de salaire en moins par rapport aux conducteurs SNCF, sans le statut de cheminot. En plus de la conduite, ils doivent s'occuper des freins, des papiers administratifs, des aiguillages."
Un autre :" C'est notre réglementation, notre statut, qui permettent d'assurer la sécurité!"
Un autre : " Ces conducteurs sont sans statuts, sans déroulement de carrière, sans la retraite à 50 ans ! Ce n'est pas pour cela qu'on a voté NON !"
En une heure, 80 cheminots ont signé la lettre ouverte à Gallois, plusieurs ont laissé leurs coordonnées pour participer à la délégation.
Appuyé par la grève (dans le dur) des cheminots de Marseille, et après dix jours de grève, ils ont gagné dans leurs revendications ...
Pourquoi cette grève ?
Comme tous les cheminots, nous avons tous les motifs — suppressions d'emploi, "réorganisations", conditions de travail, privatisation — pour faire grève. Voilà les conséquences des directives de l''Union européenne. Comme chaque année, la direction organise les changements de service pour la période de l'été. A cette occasion, la direction tente de remettre en cause les acquis sociaux que nous avons depuis plus de vingt ans. Par exemple, nous avons obtenu que, sur ce qu'on appelle les roulements, il n'y ai pas plus de 18 coupures. En réalité, depuis 5 ans, on a perdu 110 emplois de mécanos partis à la retraite et non remplaçés. A chaque équivalent de travail, il y a moins de cheminots. Alors la direction tente de jouer sur des gains de productivité et donc s''en prendre à nos acquis.
PS : Les cheminots ont obtenu de la direction l'engagement du maintien intégral des acquis locaux. Après 10 jours de grève massive, les cheminots de Marseille viennent de remporter un succès contre la déréglementation imposée par Bruxelles.
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